Aurore
Je ne sais pas le lit de la solitude,
je ne sais pas le lit de l'habitude,
je ne sais pas cette pluie de larmes.
Je me glisse en dehors de tes bras,
je me glisse en dehors de tes draps,
pour écrire ces lignes aurore :
le jour poudre son nez
de nuages roses,
la colline hirsute étire ses cheveux
en broussailles d'une fin de nuit chamade.
Elle court après la lune nomade.
Tu m'offres tous les roses dans ton ciel
encore endormi;
un jet de lumière comme un trait d'amour
aux sommets éclabousse de rouge
ton œuvre une nuit inachevée.
Le héron cendré vient me visiter
il vole quelques poissons.
Le chat fantôme rentre de ses escapades,
un passant tousse et se presse
les fenêtres s'allument et baillent.
Je n'ai jamais froid dans tes mailles.
Le jour se lève,
il efface son rêve doucement.